top of page

La Mélodie de L'oubli

Ce film parle d'un chef d'orchestre,à travers les répétitions, le spectateur découvre les difficultés du protagoniste au même rythme que les musiciens. Quelquefois décontenancés, ils essaient de comprendre et d’aider leur chef.

​

Spoiler Alert

En dessous se trouve un dossier qui divulgâche le film

Dossier du film

Mon Rôle

Directeur de la photographie

Dans l’exercice que l'ont devait faire, nous devions choisir un rôle et le défendre. Le miens, directeur de la photographie.

Le directeur de la photographie assure le lien entre l’ambition artistique et la contrainte technique. Il est dans un dialogue constant avec la réalisatrice ou le réalisateur pour mettre en image sa vision artistique. Le directeur de la photographie est donc chargé de créer, par la lumière et par le cadre, une ambiance qui répond aux attentes du réalisateur. Ainsi, il doit maîtriser la caméra et les lumières. Sur une équipe réduite, le directeur de la photographie endosse  le rôle de gaffer / électricien, cadreur et aussi premier assistant opérateur (focus puller). Cette fonction requiert  donc de nombreuses connaissances techniques mais aussi une compréhension de l’univers artistique de la réalisatrice ou du réalisateur.

Note d'intention pour mon rôle :

Le film se déroule dans une ambiance sombre avec une dominance de lumières sombres en utilisant la technique de Rembrandt. Les personnages sont introduits présentés soit par des gros plans, pour le chef d’orchestre, soit par des travellings, pour les élèves. Pour le chef d’orchestre, au début, ce seront des gros plans qui fragmenteront son corps qui montre que le spectateur ne connaît pas encore le personnage et ne sait pas qu’il a Alzheimer. Cette fragmentation permet de montrer le processus de la maladie qui atteint petit à petit son corps. Progressivement les plans deviennent de plus en plus larges permettant d’exposer la maladie aux spectateurs. Le spectateur découvre le chef et sa maladie, au fil de l’histoire.

Le principal problème

Un des enjeux de notre court-métrage est de transmettre des émotions sans l’usage de mot. C'est ici que j'entre en jeu. L’image participe donc fortement à la retranscription de l’activité intérieure de notre personnage principal. 

Le cadre est la première composante que l'on a imaginée avec la réalisatrice. On a voulu fragmenter le corps au rythme de la maladie. La maladie dissocie le corps, et surtout la personnalité de notre chef. 

Le chef va aussi subir des changements de caractère. Comment faire pour montrer l’anormalité de ces changements de personnalité ? La contrainte du temps, 10 minutes pour ce court-métrage, peut présenter un écueil. Le spectateur doit percevoir une rupture dans le comportement habituel. Le spectateur a donc besoin d’un repère pour comprendre la dérive de notre personnage.

La double personnalité

Pour traiter le dédoublement de personnalité, la réalisatrice m’a demandé de différencier les “personnages” présents dans l’intériorité de Daniel.

Comment Faire ?

Pour traiter le dédoublement de personnalité, la réalisatrice m’a demandé de différencier les “personnages” présents dans l’intériorité de Daniel. Le problème que nous avions  : Comment dissocier la personnalité originelle et la personnalité altérée de Daniel. 

Pour montrer son changement de personnalité, nous avons imaginé une ambiance angoissante et impressionnante.

Deux cas en exemples :

Capture d'écran 2024-04-23 125646.png

J’ai imaginé une contre-plongée très contrastée qui forme de grandes ombres sur le visage de Daniel. Celle-ci souligne l’autorité dont il fait usage à mauvais escient.  

La moitié de son visage est dans l'ombre, ce qui évoque la partie sombre du personnage. Les fenêtres dans le fond permettent de faire entrer une lumière douce qui encadre le personnage et concentre toute l’attention sur les expressions de son visage et le mouvement de ses mains. La focalisation de l'attention du spectateur sur le chef nous permet de mieux comprendre le changement de personnalité de Daniel.

​

Comment ai-je fait pour créer cet environnement extrêmement contrasté et dérangeant ?

​

Pour obtenir cette ambiance étrange, j’ai décidé d’utiliser le plus grand angle disponible dans mon kit d’optique, un 18 mm (équivalent 27 mm en plein format). Grâce à cette longueur focale, nous avons donc quelques déformations dans les bords de l’image. En plus de cela, le fort contraste de l’image dérange le spectateur qui se sent agressé.

 

Grâce à deux panneaux leds de part et autre du sujet à la même intensité et de même température de couleur (voir plan au sol ci-dessus) nous parvenons à avoir l’ambiance désirée. Cela produit des ombres sur notre sujet qui suggèrent que quelque chose prend le dessus, la maladie. Bien sûr avec Matis, l’ingénieur du son, nous avons dû trouver des solutions pour qu’il puisse prendre un son de qualité sans interférer avec le cadre. En effet, avec les grands angles, le cadre élargi nécessite des adaptations pour la prise de son. Il faut donc trouver une solution pour que la perche reste invisible.

Ce dédoublement de personnalité est souligné dans une nouvelle séquence qui cite La Haine.

 

Malheureusement, nous n’avions ni les moyens ni le temps de reproduire exactement cette scène. Notamment le passage à travers le miroir de la caméra, j’ai donc trouvé un procédé qui correspondait à nos contraintes. Les valeurs de plan sont similaires mais pour montrer la perte de contrôle j’ai pris la décision de faire une contre-plongée qui accentue encore  l’effet. J’ai conçu cet éclairage dans la salle de bain de Daniel.
 

En effet, le lieu étant exigu et l’ingénieur du son m'accompagnant, il fallait cadrer tout en prenant compte ces contraintes et en évitant les reflets dans le miroir. 

De plus, la lumière dans la salle de bains était très difficile à modeler pour rester contrastée et pour conserver  un contrôle total dessus (le manque de place empêchant une lumière en trois points).


Pour le contre-champ, j’ai opté pour un jeu dans le miroir pour créer un surcadrage sur le visage torturé de Daniel qui tente de sortir de la situation inconfortable qu’il vit. Grâce au spot de lumière placé en face du mur (voir ci-contre) j’ai réussi à dessiner la silhouette de Daniel. Nous avions vraiment l’impression d'être en face de deux personnages différents qui se regardent. J’ai réussi cet effet en produisant un fort contraste entre Daniel et son reflet.

Capture d'écran 2024-04-11 183845.png
Capture d'écran 2024-04-24 105703(1).png
1200x680_vingt-ans-apres-la-haine-les-cites-toujours-grandes-absentes-des-ecransm226720.jpg
Capture d'écran 2024-04-24 110001.png

Dans la séquence finale, nous avions la volonté d’emmener le spectateur dans un voyage esthétique pour alléger la fin que nous trouvions un peu trop brutale. Pour cela nous devions faire attention à chacun des détails : rythme de montage, son, jeux d’acteur... J’ai donc donc dû imaginer un moyen de filmer pour rendre la séquence esthétique et touchante. 

Les contraintes que nous avions étaient en premier un temps de tournage limité car nous avions eu le droit à une unique journée dans la salle Horizon de la Comédie de Clermont-Ferrand. Pour cela j'ai engagé une longue discussion avec Cassie, notre assistante réalisatrice,  avec qui j’ai élaboré le plan de travail. 
 

Capture d'écran 2024-04-11 183935.png
rail.jpg

Dans la séquence finale, nous avions la volonté d’emmener le spectateur dans un voyage esthétique pour alléger la fin que nous trouvions un peu trop brutale. Pour cela nous devions faire attention à chacun des détails : rythme de montage, son, jeux d’acteur... 

 

J’ai donc donc dû imaginer un moyen de filmer pour rendre la séquence esthétique et touchante. 

Les contraintes que nous avions étaient en premier un temps de tournage limité car nous avions eu le droit à une unique journée dans la salle Horizon de la Comédie de Clermont-Ferrand. 

 

Pour cela j'ai engagé une longue discussion avec Cassie, notre assistante réalisatrice,avec qui j’ai élaboré le plan de travail. 
 

  • antoine_en_raw
  • YouTube
  • Flickr
  • LinkedIn

​

bottom of page